JE SUIS DE CELLES
Tiens, qu'est-ce que tu fais là ?
C'est moi, c'est Nathalie
Quoi tu me reconnais pas ?
Mais si...
On était ensemble au lycée
C'est vrai, j'ai changé
J'ai des enfants, un mari
Bah quoi, t'as l'air surpris
J'étais pas destinée
À une vie bien rangée
J'étais perdue
Mon mari m'a trouvée
J'étais de celles
Qui disent jamais non
Les "Marie couche-toi là"
Dont on oublie le nom
J'étais pas la jolie
Moi, j'étais sa copine
Celle qu'on voit à peine
Qu'on appelle machine
J'avais deux ans de plus
Peut-être deux ans de trop
Et j'aimais les garçons
Peut-être un peu trop
Bien sûr, vous aviez eu
Des dizaines de conquêtes
Que personnes n'avaient vues
Toujours pendant les fêtes
Pour beaucoup d'entre vous
Je suis la première fois
De celles qui comptent
Mais pas tant que ça
Je n'étais pas de celles
À qui l'on fait la cour
Moi, j'étais de celles
Qui sont déjà d'accord
Vous veniez chez moi
Mais dès le lendemain
Vous refusiez en public
De me tenir la main
Quand vous m'embrassiez
À l'abri des regards
Je savais pourquoi
Pour pas qu'on puisse nous voir
Alors, je fermais les yeux
À m'en fendre les paupières
Pendant que pour guetter
Vous les gardiez ouverts
Je me répétais :
" Faut pas que je m'attache "
Vous vous pensiez :
" Il faut pas que ça se sache "
Mais une fois dans mes bras
Vos murmures essoufflés
C'est à moi, rien qu'à moi
Qu'ils étaient destinés
Enlacée contre vous
À respirer vos cheveux
Je le sais, je l'affirme
Vous m'aimiez un peu
Certaines tombent amoureuses
C'est pur, ça les élève
Moi, je tombais amoureuse
Comme on tombe d'une chaise
Et gonflés de l'avoir fait
Vous donniez conférence
Une souris qu'on dissèque
Mon corps pour la science
Je nourrissais
Vos blagues de caserne
Que vous pensiez viriles
Petits hommes des cavernes
D'avoir pour moi
Un seul mot de tendresse
Vous apparaissait
Comme la pire des faiblesses
Vous les fiers à bras
Vous parliez en experts
Oubliant que dans mes bras
Vous faisiez moins les fiers
Et les autres filles
Perfides petites saintes
M'auraient tondue les cheveux
À une autre époque
Celles qui ont l'habitude
Qu'on les cajole
Ignorent la solitude
Que rien ne console
Mais dès le lendemain
Vous refusiez en public
De me tenir la main.
Bruno est né le 16 juin 1969, et il est élevé dans la banlieue parisienne. Il doit son patronyme à la fascination qu’il avait par le cirque et les clowns (en verlan Barnabé, comme le clown). C’est au cinéma qu’il se destine lorsqu’il a vingt ans, et il réalise son premier court métrage. Mais il se tourne, un peu plus tard, vers la musique (à l'âge de 8 ans, il commence à jouer de la trompette), et avec un groupe de musiciens, baptisé "Bénabar et Associés", il part pour sillonner la France avec les premières chansons de son premier album (autoproduit) en 1996, "La petite monnaie". Après avoir signé sous le même label que Britney Spears, cet autodidacte enregistre son premier album solo, restant entouré de sa bande de départ et il sort son œuvre en 2001. Le succès commence: les concerts sont complets. Son troisième opus, "Les risques du métier", sorti en 2003, vient consacrer sa jeune carrière. Il reçoit, en février 2004, le Prix du "Meilleur album de chansons/variétés" aux Victoires de la Musique. En 2005, il sort dans les bacs "Reprise des négociations" avec des titres comme "Le dîner" ou "Quatre murs et un toit", de véritables tubes qui nous rappellent notre quotidien. "Le dîner" sera considéré la "Chanson originale de l’année" aux Victoires de la Musique 2007 et Bénabar a été consacré l' "Artiste Masculin de l’Année 2007".
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